L'impressionniste généreux


Une peinture calme

1. La campagne, la terre, le calme: voici la peinture de Pissarro. Camille Pissarro aimait en effet peindre la campagne avec ses paysans au travail dans les champs, ses femmes lavant le linge en chantant, ses rivières qui s'écoulent lentement, ses villages endormis.

Les Antilles

2. Lorsque Camille Pissarro arrive à Paris en 1855, il a 25 ans. Il vient de quitter les Antilles, ces îles chaudes au large de l'Amérique où il est né. Il ne veut pas vendre des casseroles comme son père qui est quincailler. Il veut être peintre. Cette année-là, se tient, à Paris, l'Exposition universelle. De grands peintres y exposent, et Pissarro s'y précipite. Longuement, il observe les paysages peints par Corot, un peintre connu pour ses paysages. Il s'émerveille de ces touches légères qui illuminent de soleil les scènes calmes des moissons.

Première impression

3. Pissarro sait que Corot peint en plein air, ce qui est une nouveauté. Il rend visite au maître et il entend des mots qu'il n'oubliera jamais. «Le beau dans l'art, dit Corot, c'est l'impression que nous avons de la nature.» Et il ajoute, comme conseil : «Ne jamais perdre la première impression qui nous a émus.»

Un passionné

4. Pendant quinze ans, Camille Pissarro va réfléchir à ces mots qui ne sont pas encore à la mode. Pissarro aime la campagne. Il peint la vie des villages, les potagers. Il peint la lumière, mais aussi la chaleur du soleil qui écrase les paysans au travail. Pissarro est un passionné. Il veut convaincre. A Paris, au café Guerbois, il retrouve ses amis qui cherchent comme lui une nouvelle manière de peindre.

Une famille de peintres

5. Pissarro a six enfants qu'il a bien du mal à nourrir tous les jours. Mais il leur apprend à peindre. Quatre d'entre eux seront peintres. Avec sa famille, il s'installe à Pontoise, près de Paris, en 1872. Sa maison est toujours pleine d'amis. La plupart sont peintres.

L'impressionniste

6. Pissarro se dépense sans compter pour organiser les huit expositions impressionnistes, essayant de convaincre, sans cesse, les uns et les autres, d'y participer. Il sera le seul à n'en manquer aucune. Sans se lasser, Pissarro peint tous les paysages autour de Pontoise, en toutes saisons.

Petits points

7. Pissarro qui sait si bien conseiller, sait aussi écouter. Pendant quatre ans, il va suivre les conseils de deux peintres, Signac et Seurat. Ils peignent par petits points, pour mieux décomposer les couleurs.

Retour en arrière

8. Pissarro reconnaît que cette manière donne beaucoup de pureté. Mais il trouve aussi que cette technique des petits points est ennuyeuse. Pissarro revient donc à sa première manière de peindre. De son vivant, Camille Pissarro ne connut jamais un très grand succès. Il ne fut vraiment reconnu qu'à sa mort, en 1903.